Et si Noël ne rimait plus avec poubelles ?

Des pères-noël en plastiques dansant sur une mélodie stridente, des guirlandes lumineuses éclipsant le ciel étoilés, une montagne d’emballages cadeaux à ne plus savoir quoi en faire, des restes de nourriture triplant le volume habituel de nos poubelles, des affiches de promotions absorbant les restes de sobriété de nos villes, des cadavres cramoisis de sapins abandonnés…

Si Noël était initialement une célébration religieuse, cette période de fêtes de fin d’année est aujourd’hui devenue l’égérie de la consommation à outrance et la représentation à son paroxysme de nos modes de vie à très grande vitesse. Que reste-t-il des valeurs originelles de partage et de convivialité de cette fête ? Est-il encore possible de fêter ces fins d’années humblement et sobrement ?

Une chose est sûre, la poubelle restera le révélateur de cette période si particulière de l’année…

Malgré nos rites quelques peu éloignés des célébrations d’antan, les fêtes de fin d’années restent des moments d’altruisme et de partage. Des périodes de réunion, pendant lesquelles les membres d’une famille se réunissent, les enfants retournent à la maison. C’est le temps de souffler après une année passée à un rythme effréné. Mais alors, comment profiter de ces fêtes sans vivre la culpabilité de début janvier, le ventre lourd, le compte amaigri et la poubelle qui déborde ?

S’il n’est pas toujours facile de mettre son grain de sel dans l’organisation des repas, les cadeaux restent un moyen d’agir concrètement pendant ces fêtes… Et encore mieux, un moyen d’inspirer ses proches, ou parfois même de créer des déclics ! Alors, pourquoi ne pas se lancer ? Voici quelques conseils à suivre pour le bon déploiement des opérations…

L’action d’offrir quelque chose, un bien ou un service, à un ami ou à un membre de sa famille est l’un des points pivots de nos rapports sociaux. Le « père » de l’anthropologie française, Marcel Mauss, en a théorisé les causes et les effets dans son essai intitulé Essai sur le don, en 1923. Ainsi, l’échange de cadeaux pendant nos fêtes de fin d’années est un exercice plein de sens, qui mérite une attention particulière !

Le choix d’un cadeau peut définir beaucoup de choses à l’égard de l’autre : la proximité que vous avez avec elle ou lui, la force de vos liens… Tout peut être interprété dans un cadeau que vous offrez ! Choisir son présent est donc un acte plein de sens. Alors, pour ne pas se retrouver les bras ballants fin décembre, quelques habitudes peuvent être mises en place facilement. La plus importante, c’est de noter les désirs de ses proches quand l’opportunité si prête durant l’année. De cette manière, vous aurez toujours une petite liste à portée de mains ! Votre ami·e a apprécie le magazine qu’elle a découvert chez vous ? Inscrivez l’abonnement qu’il faudra lui offrir cette année ! Votre frère vous dit qu’il aimerait savoir cuisiner de nouveaux plats pour ses enfants : vous pourrez lui trouver des cours de cuisine prêt de chez lui…

L’important, c’est d’offrir quelque chose qui fait sens et qui vous fait plaisir d’offrir, plutôt que d’offrir parce qu’il le faut. Un bon moyen devenir acteur et actrices de nos choix de cadeaux, et de ne pas laisser le marketing dicter nos besoins.

Et si vous préférez un cadeau encore plus personnalisé, essayez le « faire soi-même » !

Libérez votre potentiel et votre créativité lors de la confection de jolis savons ou de cosmétiques fait-maison : crème pour les mains, baume de rasage ou baume à lèvres…

Et pourquoi pas tester la confection de petits bocaux de tartinades, de biscuits ou bien de chocolats maison ? Ou encore, si vous êtes manuel, lancez-vous dans les créations artisanales : sacs à vrac, mouchoirs, lingettes, doudou, en couture, tout est possible ! Votre entourage ne pourra qu’apprécier la démarche et le contenu.

Répétées et partagées, ces jolies attentions ne pourront qu’avoir l’effet déclencheur d’un cercle vertueux autour de vous : c’est bien là tout le potentiel de cette démarche !

Les idées ne manquent pas pour voir en grand le ménage de rentrée et inspirer nos voisins. À nous de jouer pour des immeubles et des quartiers désencombrés !

Comme un joli présent mérite aussi un joli emballage, cette étape est aussi un aspect à ne pas négliger pour éviter les montagnes de papier sous le sapin !

Il existe de nombreuses manières d’emballer son cadeau de manière esthétique et responsable. Composer avec des matériaux à disposition comme d’anciennes cartes routières, vos journaux et magazines préférés ou bien des papiers cadeaux récupérés à customiser pourra donner à vos emballages un goût d’aventure et une touche personnelle.

Et si vous voulez essayer autre chose, adoptez donc les furoshiki japonais. Ces adorables tissus noués sauront s’adapter à la taille et la forme de votre paquet tout en assurant une esthétique de qualité. Ils pourront, en plus de leur premier usage, permettre au donataire d’emballer ses présents lors des années suivantes. Initiateur d’une longue et prospère chaîne d’emballage zéro déchet et un bon moyen de donner une deuxième vie à vos chûtes de tissus ou linges récupérés !

D’un point de vue fonctionnel et pratique, garder les cartons de livraison de vos anciens colis reste une valeur sûre. Ils serviront à coup sûr pour envoyer vos cadeaux aux personnes que vous ne pourrez pas retrouver en personne… Une bonne idée pour cette année ! N’hésitez donc pas à faire voyagez ces cartons, ils n’attendent que ça !

Comme ce proverbe l’énonce : notre seule limite est celle de notre imagination ! Les opportunités sont multiples pourrendre les fêtes de fin d’années moins matérialistes et plus humaines… Laissez donc libre cours à vos envies… Et surtout, parlez en à vos voisins, à vos collègues et partagez vos bonnes idées pour un effet boule de neige assuré !

Quelques liens pour préparer noël autrement :

• faire son calendrier de l’avent soi-même : ici ou encore ici.
• fabriquer un sapin qui vous ressemble : ici ou ici
• Emballer ses cadeaux avec la méthode du furoshiki : en savoir plus et apprendre à le faire vous-même.

Sources : Alter Norbert, « Théorie du don et sociologie du monde du travail », Revue du MAUSS, 2002/2 (no 20), p. 263-285. DOI : 10.3917/rdm.020.0263.